Conseil 5: Réseaux sociaux
- Tom Vermolen

- 16 oct.
- 8 min de lecture
Utilisez les réseaux sociaux pour renforcer votre pouvoir collectif
Les réseaux sociaux tels que Facebook ou Telegram ont un côté obscur. Ils séduisent, distraient ou entraînent les gens comme des moutons vers le mensonge ou la négativité. Mais ils peuvent également permettre des échanges libres, ouverts et critiques, fondés sur la science et des valeurs sociales saines, conduisant à des décisions et des actions plus éclairées. Nous pouvons utiliser le pouvoir numérique social pour briser l'emprise des combustibles fossiles et du pouvoir qui les soutient, à savoir le contrôle numérique social qu'ils utilisent. Alors, comment nous attaquer à une tâche aussi monumentale ?
Utilisez un système de contact numérique, c'est-à-dire un logiciel, pour atteindre les personnes intéressées et celles qui sont capables d'échapper à l'endoctrinement des énergies fossiles. De simples listes de contacts électroniques dans des feuilles de calcul Google ou Microsoft peuvent être utilisées. Mais il existe des systèmes bien plus performants, tels que Action Network ou Brevo en France, destinés à l'organisation et à l'action de masse autour des préoccupations climatiques. Ils peuvent permettre à des millions de personnes de s'organiser pour faire pression en faveur de la protection climatique nécessaire.
Soyez prudent et critique dans votre choix des réseaux sociaux en fonction de leur capacité à organiser les gens en fonction de leurs intérêts collectifs ou communautaires. De nombreuses plateformes telles que Facebook sont intrinsèquement manipulatrices, leur objectif étant de gagner de l'argent et/ou de promouvoir un message politique subreptice. Les annonceurs « fortunés », notamment les compagnies pétrolières, gazières et charbonnières ou les machines politiques, chercheront à détourner les gens des énergies renouvelables ou des valeurs fondamentales en matière de climat. Nous recherchons plutôt un système numérique social permettant de construire une organisation démocratique capable de générer un pouvoir collectif ou progressiste.
Restez concentré sur l'abandon des combustibles fossiles et des émissions dans les médias sociaux. Ne vous laissez pas tromper par un langage distrayant, détournant ou négateur. Ne vous laissez pas berner par les cartels pétroliers et gaziers qui qualifient le méthane issu des combustibles fossiles de « gaz naturel ». Le gaz naturel liquéfié (GNL) n'est guère « naturel ». Il est beaucoup moins contrôlé que le pétrole. Lors de la production et du transport du GNL, d'énormes quantités de méthane s'échappent, de manière incontrôlée ou incontrôlable. Cette focalisation détourne simplement l'attention de toutes les émissions de CO2 et de leurs niveaux ingérables et croissants, y compris le méthane, qui est 30 fois plus réchauffant que le CO2. La réglementation du méthane revient à réglementer le GNL consommé et non produit. Elle affaiblit la réglementation du CO2 et d'une grande partie du méthane non comptabilisé qui se décompose en CO2. Nous devons plutôt nous concentrer de manière cohérente sur toutes les émissions des combustibles fossiles et ne pas nous laisser induire en erreur par les réseaux sociaux, qui commencent à inciter à se concentrer sur les émissions de méthane plutôt que sur celles de CO2.

Utilisez les réseaux sociaux dans le but d'organiser des rencontres individuelles. Cette forme de contact est inestimable et efficace, car elle permet de lancer le processus d'organisation à la base, par la base. L'opinion publique est importante. Mais pour être puissants, les personnes et les communautés doivent s'unir de manière massive et durable. Un large soutien est nécessaire, mais il ne suffit pas. Il doit être organisé, ce qui est difficile à réaliser par courrier électronique. Un entretien individuel numérique est plus efficace qu'un courrier électronique aléatoire. Il est plus abordable, plus valorisant pour celles qui n'ont rien ou peu, et trouve un écho grâce au contact personnel. Les conseils 1 à 4 ci-dessus sont tous utiles, car les contacts individuels peuvent mener à la confiance et à l'engagement. Cependant, un outil numérique peut être utilisé pour organiser efficacement. Pour ce faire, il faut non seulement un outil numérique, mais aussi un contact individuel, de personne à personne, ou en face à face, qui mène à un contact à long terme et à un recrutement durable.
Utilisez une pétition pertinente qui encourage les discussions individuelles. Le conseil n° 4 traitait du fossé entre les relations et les actions, entre les personnes et leurs pensées. En recueillant des signatures sur une pétition, nous rassemblons des inconnus et des personnes que nous n'aurions peut-être pas pu atteindre autrement, les désunies, les oubliées, les victimes, les divisées, les concernées et celles qui ont été lésées par un système énergétique obsolète. Inviter quelqu'un à signer une pétition en faveur des énergies renouvelables permet de réduire ce fossé entre la préoccupation et l'action. Vous pouvez ensuite vous appuyer sur la réponse qui suit (oui, non, je n'ai pas le temps, de quoi s'agit-il ?) pour renforcer l'attention ou l'acceptation accordée à la question. Cette connexion verbale autour de la pétition réduit ainsi la méfiance ou le scepticisme à l'égard de la question ou du messager. Si l'on vous demande en quoi consiste cette pétition, vous pouvez expliquer pourquoi il faut abandonner les anciens combustibles polluants, ou évoquer la menace des inondations, le coût de l'eau, les sécheresses, le coût des denrées alimentaires à mesure que les niveaux de CO2 augmentent. Vous pouvez également suggérer une meilleure alternative : moins de pollution, une énergie moins chère, plus de paix et de justice climatique, une énergie plus saine, moins de plastique, moins de déchets, la protection de la nature, etc. Demander une signature pour une pétition augmente également les chances d'aller plus loin. Lorsque la personne signe, le contact initial peut être renforcé par la question « Souhaitez-vous obtenir plus d'informations ? » ou « Souhaitez-vous devenir bénévole ? ». Avec la question et une réponse positive, le processus d'organisation numérique commence, mais ce n'est qu'une première étape.
Utilisez la pétition comme un moyen d'action pour responsabiliser les militants et améliorer leur compréhension. Interagir avec les autres et expliquer la pétition ou la nécessité de s'organiser réchauffe le cœur, l'esprit et les mains des militants, ainsi que ceux de leurs interlocuteurs.
Pour créer des réseaux sociaux efficaces et une base sociale pour notre cause, veillez à ce que votre pétition comporte un nombre limité et efficace de champs, de revendications et de texte. Limitez le nombre de champs à quelques-uns : prénom, nom, téléphone, ville, adresse e-mail, demande d'informations (oui ou non) et bénévolat (oui ou non). Proposez 3 ou 4 revendications simples mais fortes. Choisissez un titre court. Expliquez brièvement pourquoi ces revendications sont importantes. Trop de texte ou trop de champs découragent les réponses, l'intérêt ou la précision.
Assurez un suivi rapide et continu des réponses « oui au bénévolat » dans votre pétition. Répondez de préférence dans les 48 heures, en invitant le bénévole potentiel dans un café local ou un autre lieu public. Vous y partagerez des histoires pour explorer et créer des liens à travers des intérêts et des valeurs communes. Posez ensuite une question fondamentale : comment le bénévole potentiel pense-t-il pouvoir aider ? Ce sera détaillé en « conseil n°6 »
Assurez un suivi régulier auprès de toute personne qui répond favorablement à une demande d'informations ou de bénévolat, afin de développer votre base sociale numérique. Saisissez l'adresse e-mail dans la base de données numérique et essayez de la relier à la réponse à la demande d'informations ou de bénévolat. Dans Actionnetwork, cela peut se faire par une réponse « radio » ou des balises. Commencez votre suivi d'une réponse positive à une demande d'informations par des invitations à des réunions, à une projection de film, à une discussion sur Zoom ou à une réunion à domicile. L'envoi d'informations ou le suivi individuel des bénévoles permettra de faire ressortir les valeurs de chaque personne en matière de changement climatique. Au-delà de cela, ces suivis renforcent les indications du conseil n° 4 pour que le contact s'engage à changer, à faire confiance non seulement aux mots, mais aussi aux actions. Susan, la signataire, voit que Bill, l'organisateur, est responsable, honnête, gentil, respectueux et un bon scout. Cette confiance invite à une action commune et collective. Bien menée, elle conduit à une action organisée plus importante.
Ne vous laissez pas induire en erreur par le nombre croissant de contacts liés aux réseaux sociaux dans la base de données. Ne vous attendez pas à ce qu'une personne qui accepte de faire du bénévolat le fasse toujours, ni à ce qu'une réponse positive à une demande d'informations conduise quelqu'un à lire chaque mot que vous envoyez. Environ 20 % des personnes qui demandent des informations demanderont à être retirées de la liste dans les semaines qui suivent, et 15 % ignoreront les informations ; 10 % des bénévoles qui ont accepté se présenteront pour un entretien individuel. Entretenez vos contacts. Entretenez vos contacts. Au fil du temps, compte tenu de l'ampleur et de la rapidité de l'effondrement climatique, la réalité incitera ceux qui se sont déclarés prêts à faire du bénévolat ou à fournir des informations à passer à l'action de manière organisée.
Ne vous écartez pas de l'objectif média, qui consiste à élargir votre base de données pour atteindre plusieurs millions de personnes. La base de contacts deviendra inévitablement une force de soutien et de leadership durable. Ceux qui rejoindront le mouvement répondront à l'appel à s'engager. Le changement climatique ne changera pas tant que nous ne le ferons pas changer.

Renforcez le soutien de la communauté autour de l'objectif de la pétition en utilisant d'autres moyens que votre base de données. Des lettres à la rédaction, des tracts, une chronique, une conférence sur le thème de la pétition, une publication Facebook montrant les personnes qui ont signé la pétition : tous ces moyens peuvent contribuer à créer des valeurs communes et une unité pour soutenir la pétition. Que ce soit par le biais de pétitions ou, plus tard, du bouche-à-oreille ou même des réseaux sociaux, il sera possible de susciter cet engagement inestimable en faveur de l'action. En s'appuyant sur ces contacts, il sera possible de dissiper les mythes tels que « le changement climatique est un canular » ou « nous ne pouvons rien faire ». Cela permettra à ces contacts d'adopter pleinement les énergies renouvelables. Conscients que nous ne pouvons pas résoudre seuls la crise climatique, leurs actions deviendront organisées, pratiques et essentielles pour les énergies renouvelables, la survie et même la prospérité de l'humanité. Plus le nombre de personnes qui s'organisent sera important, plus il y aura de pouvoir pour détrôner les partisans des énergies fossiles et opérer le changement.
Soyez pragmatique, organisé et coopératif lorsque vous vous présentez aux dirigeants communautaires afin de rassembler les gens via les réseaux sociaux. À l'aide des contacts issus de la pétition, organisez une réunion, une manifestation, une conférence spéciale avec un dirigeant local, un sit-in ou une manifestation non violente, à condition que cela ne mette pas en danger la sécurité des militants pour le climat et ne s'oppose pas à la cible, que soit visé le conseil municipal, ou un homme politique ou la direction d'une université. La remise de lots partiels de pétitions, par exemple 500 ou 1 000 signatures à la fois à votre cible, doit se faire en grande pompe et dans un esprit d'unité, mais sans adopter une attitude hostile. Imprimez les signatures à l'aide de votre logiciel numérique ou copiez les noms figurant sur la pétition dans une liste, puis présentez-la. Popularisez et vantez ces présentations à travers des articles et des photos, mois après mois. Tôt ou tard, ces autorités endormies se réveilleront et agiront, ou perdront leur emploi. Pour les grands groupes organisés, la remise des noms des pétitions est une démonstration de force qui suscite une réponse authentique et durable. Pour obtenir un succès retentissant, essayez de perturber ou de contrarier le moins possible les personnes auxquelles vous vous adressez, les spectateurs ou les politiciens.
En bref, les réseaux sociaux sont un outil indispensable pour développer un pouvoir populaire organisé en faveur des énergies renouvelables, à condition qu'ils soient centrés sur nos valeurs communes, notamment la valeur de la science, des faits et du bien-être général. Utilisez-les !









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