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LES COMMUNAUTÉS OUBLIÉES

  • Photo du rédacteur: Tom Vermolen
    Tom Vermolen
  • 16 oct.
  • 2 min de lecture

Paix, climat et résistance en République Démocratique du Congo


Par Jackson Kisangani, Jeune militant pour la paix et la justice climatique, originaire de Goma, RDC.


Quand la guerre étouffe le climat... et inversement.


La République Démocratique du Congo, cœur battant de l’Afrique, est aussi l’un de ses poumons verts. Ses forêts épaisses, ses lacs majestueux, ses terres fertiles ... tout devrait faire de ce pays un bastion de vie. Pourtant, c’est souvent l’odeur de la poudre, la boue des camps de déplacés et le silence des oubliés qui dominent.


À l’Est, dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri, la guerre et le climat s’emmêlent dans un cycle infernal.

  • Les forêts sont rasées pour produire du charbon.

  • Les collines s’effondrent sur des villages entiers.

  • Les rivières débordent. Les champs se dessèchent.

  • Des millions de personnes sont déplacées par la violence ... ou par la pluie.


Glissements de terrain à Kalehe en 2023, des maisons emportées, des vies brisées.

Le climat ne change pas « quelque part ». Il change ici, brutalement, visiblement. Mais personne ne regarde.


UNE JEUNESSE DEBOUT, MALGRÉ TOUT


Et pourtant, dans ce chaos, une résistance silencieuse s’organise. Elle est jeune, elle est locale. Et elle est souvent invisible.


À Goma, Bunia, Bukavu ou Beni, des jeunes se lèvent, pas dans les grandes conférences, mais dans les ruelles, les marchés, les camps. Ils plantent des arbres au bord des rivières, fabriquent des briquettes écologiques pour remplacer le makala, vont de porte en porte, expliquer ce qu’est le changement climatique… en Swahili, à pied, sans micro, sans caméra.


Alt dans la légende.
Un jeune plante un arbre dans un quartier pauvre de Goma, geste modeste, mais espoir immense.

Ils militent dans l’ombre, souvent en danger. Mais ils persistent. Parce qu’ils savent que la paix ne naîtra ni dans les armes, ni dans les bureaux climatisés. Elle poussera avec les arbres, elle coulera avec les rivières.


PAIX ET CLIMAT : UN SEUL COMBAT

On ne peut pas parler de justice climatique sans parler de paix.

Et on ne construira jamais une paix durable sans justice sociale, sans justice écologique. "Nous sommes ceux que vous oubliez. Mais nous sommes aussi ceux qui tiennent bon." Ces jeunes n’attendent pas la charité. Ils réclament la solidarité, l’inclusion, la reconnaissance. Car ils innovent, résistent et reconstruisent avec presque rien.


CE QU’IL FAUT FAIRE, MAINTENANT :

  • Former les jeunes militants à la mobilisation non violente, à la communication communautaire et à la justice environnementale.

  • Créer un Fonds Climat d’Urgence pour les zones en conflit, géré par les jeunes eux-mêmes, en partenariat avec des ONG locales, souple, rapide, sans bureaucratie.

  • Donner une tribune aux invisibles : intégrer les jeunes de Goma, Bunia, Beni aux COP, aux forums panafricains, aux délégations nationales.

  • Soutenir les projets locaux de résilience : reforestation, assainissement, agriculture régénérative, recyclage, jardins communautaires.


Réunion communautaire autour d’un projet de jardin collectif à Bukavu ; espace de paix et de nourriture durable.

  •  Et surtout : écouter ceux qui sont en première ligne


À Kisumu, Kinshasa, Nairobi, Paris, à Genève, à Baku, à Belém, Kampala, à Dar Es Salaam, ou New York, une même vérité doit résonner : ceux qui souffrent le plus du climat ne doivent plus être absents des décisions.

Parce que sauver le climat, c’est aussi refuser la violence.

Parce que la paix nourrit l’Afrique.

Parce qu’elle donne au monde une chance de survivre.


Jackson Kisangani

République Démocratique du Congo

 
 
 

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