VICTOIRE POUR AGRICULTEURS
- Tom Vermolen
- 13 juil.
- 3 min de lecture
UNE GRANDE VICTOIRE POUR LES AGRICULTEURS DU KENYA
RIGHTS AND FOOD SOVEREIGNTY UPHELD BY RULE OF LAW OVER GMOs FOOD
NAIROBI, KENYA – Greenpeace Afrique, la Ligue des paysans du Kenya et BIBA Kenya ont salué la décision historique rendue récemment par la Cour d'appel, qui suspend temporairement l'importation de cultures génétiquement modifiées (GM) au Kenya. Cette décision crée un précédent important dans ce qui pourrait être un litige décisif sur les semences, qui déterminera l'avenir des systèmes de semences gérés par les agriculteurs à travers le Kenya et potentiellement l'Afrique. Les intervenants ont expliqué l'importance de cette décision lors d'une conférence de presse conjointe tenue à Chester House.
Elizabeth Atieno, responsable de la campagne pour la souveraineté alimentaire de Greenpeace Afrique, a déclaré :
« Cette décision de justice est une victoire pour les agriculteurs et les consommateurs kenyans. L'arrêt temporaire des importations d'OGM nous offre une occasion unique de réévaluer nos politiques agricoles et de promouvoir des solutions qui servent véritablement nos agriculteurs et protègent notre biodiversité. Les pratiques agroécologiques ont prouvé leur efficacité pour garantir la sécurité alimentaire tout en préservant notre patrimoine environnemental. Nous devons désormais concentrer nos efforts collectifs pour faire en sorte que le prochain procès sur les semences, qui doit se tenir en mai 2025, renforce les protections juridiques des systèmes de semences gérés par les agriculteurs. »
Ann Maina, de l'Association pour la biodiversité et la biosécurité (BIBA Kenya), a souligné le risque que représentent les monopoles des semences détenus par les entreprises :
« La lutte pour la souveraineté semencière est un combat contre le contrôle des entreprises sur nos moyens de subsistance et nos systèmes alimentaires. Nous saluons cette décision non seulement comme une victoire pour les agriculteurs, mais aussi comme une réaffirmation de notre droit à conserver et à échanger des semences sans ingérence. Les agriculteurs doivent contrôler leurs semences, qui constituent le fondement essentiel de notre approvisionnement alimentaire. Nos systèmes semenciers gérés par les agriculteurs ont permis de subvenir aux besoins des communautés pendant des générations. Nous ne pouvons pas laisser les intérêts des entreprises monopoliser notre patrimoine semencier et compromettre notre souveraineté alimentaire. »
Cidi Otieno, de la Ligue des paysans kenyans, a ajouté :
« Le procès sur les semences qui se tiendra en mai prochain sera déterminant pour l'avenir des systèmes alimentaires au Kenya. Nous ne nous battons pas seulement contre les OGM, mais aussi pour la protection de nos variétés de semences indigènes, le droit des agriculteurs à conserver et à échanger des semences, et la préservation de notre biodiversité agricole. Il s'agit de garantir la souveraineté alimentaire pour les générations futures. »
Asker Akinyi, agriculteur, a déclaré :
« Nous sommes les gardiens des semences et des systèmes alimentaires. Si ces lois criminalisent notre droit de conserver et d'échanger des semences, nous serons contraints de dépendre en permanence des multinationales. Les systèmes de semences gérés par les agriculteurs sont résistants au climat, rentables et importants sur le plan culturel. Ces lois doivent les reconnaître et les protéger. »
Newton Saisi :
« Nos semences, notre alimentation, notre culture et notre fierté : nous devons les protéger afin de pouvoir les transmettre aux générations futures pour qu'elles puissent elles aussi en profiter. Il n'y a plus de place pour les aliments génétiquement modifiés. »
L'agroécologie est une alternative concrète aux OGM et centrée sur les agriculteurs . Ses défenseurs ont souligné son rôle dans la promotion de la biodiversité, la restauration de la santé des sols et l'amélioration de la résilience climatique, tout en préservant les droits des agriculteurs à la souveraineté semencière.
Les parties prenantes ont appelé à une action concertée des agriculteurs, de la société civile et des décideurs politiques avant le procès prévu en mai, soulignant que la cour pourrait créer un précédent régional susceptible d'influencer les politiques de souveraineté alimentaire à travers l'Afrique.
Newton Saisi
Peace and Climate Justice Africa
Commentaires